Saturday, April 12, 2014

La nouvelle vague du cinéma coréen

C’est sous ce nom (rien d’officiel, mais c’est l’appellation que j’utilise pour qualifier ce cinéma, et elle est aussi assez répandue sur Internet) que l’on retrouve un certain genre de films coréens depuis les années 2000. Il s’agit d’un genre assez hybride (un savant mélange de film d’action et de thriller) avec surtout un thème central : la vengeance.

Plusieurs réalisateurs symbolisent ce genre. Le plus emblématique est Park Chan-wook, l’auteur de la « trilogie de la vengeance » (Sympathy for Mr Vengeance, Old Boy et Lady Vengeance) et du film de vampires Thirst. Je n’ai eu l’occasion de regarder qu’Old Boy et Thirst.

Old boy

Old Boy (2003) est son film le plus connu. Film sombre, violent et dérangeant, il raconte l’histoire d’un père de famille qui se retrouve enfermé dans une chambre pendant quinze ans, sans savoir pourquoi et par qui. Une fois libéré, il entame la recherche de celui qui l’a fait enfermer dans le but de se venger. Ce qu’il ne sait pas, c’est que ce dernier est toujours dans l’ombre à tirer les ficelles… Thirst (2009) est quant à lui un film étrange, loin de ses thèmes de la vengeance. Un prêtre se porte volontaire pour tester un vaccin contre un virus mortel. Il succombe à la maladie, mais est sauvé par une étrange perfusion sanguine. Il devient alors un vampire…

Kim Jee-woon est le réalisateur que je préfère parmi ceux dont j’ai vu des films. Ses films font dans la vengeance pure et jouissive. Dans A Bittersweet life (2005), Kim Sun-woo, le personnage principal joué par Lee Byung-hun (l’acteur le plus charismatique de ces dix dernières années, rien que d’y penser j’ai des chaleurs), est le bras droit de son patron, dirigeant d’hôtel mafieux. Alors que ce dernier part en voyage, il confie la surveillance de sa maîtresse à Kim (et lui demande de le prévenir, et accessoirement de la supprimer, s’il la voit avec un autre homme). Il la surprend la main dans le sac, mais charmé par la jeune femme, il ne dira rien à son patron, qui finalement l’apprendra. Il sera alors humilié et battu pour ne pas avoir tenu sa parole. Il parvient à s’enfuir, et s’ensuit une vengeance furieuse et jubilatoire pour le spectateur.

Lee Byung-hun

I Met the devil (2010) met encore en scène Lee Byung-hun, qui joue Soo-hyun, un agent des services secrets coréens dont la fiancée enceinte se fait assassiner par un tueur en série. Notre héros va le traquer dans un film à la violence visuelle pouvant être insoutenable. La vengeance est un plat qui se mange froid, mais elle peut également être mangée en prenant son temps, en faisant craquer petit à petit sa victime. Le Bon, la brute et le cinglé (2008) est un western se déroulant en Mandchourie dans les années 30. Kim Jee-woon a voulu adapter ce genre du cinéma occidental à la culture asiatique. Avec, bien évidemment, son acteur fétiche dans le rôle de la brute !

Na Hong-jin est le plus jeune de ces réalisateurs. Il n’a sorti que deux longs métrages pour le moment, mais il se fait remarquer en 2008 avec la sortie de The Chaser, son premier film, dans la lignée de ceux de son aîné Kim Jee-woon. Jung-ho est un ancien flic qui s’est reconverti en proxénète. Cela fait quelque temps que certaines de ses filles disparaissent sans donner de nouvelles. Il croit à des « fugues », jusqu’à ce qu’il remarque que le dernier client de chacune d’entre elles possède le même numéro de téléphone. Il se lance alors à la poursuite de cet homme, dont il ne connaît ni le nom, ni l’adresse, dans une course contre la montre pour sauver Mi-jin, la fille qu’il a envoyée chez lui la veille. 


The Chaser

The Murderer (2010) met en scène Gu-nam, un Coréen qui vit en Chine. N’ayant plus de nouvelles de sa femme partie chercher un emploi à Seoul, il arrive à entrer en Corée du Sud grâce à un passeur, en échange de quoi il doit assassiner un homme. Mais une fois arrivé dans la capitale coréenne, il réalisera que tout n’est pas comme il l’avait imaginé…


Ces films ne sont pas à mettre entre toutes les mains, étant violents, voire même parfois choquants. Mais pour tous ceux qui, comme moi, adorent les films dans lesquels la vengeance est la seule solution contre l’injustice, ces films sont à voir absolument. Ils sont de plus très beaux visuellement. Deux facettes de Seoul y sont représentées. Pour le Seoul moderne, grands immeubles de bureaux et autoroutes, c’est A Bittersweet life qu’il faut regarder. Pour voir le Seoul résidentiel, pavillons et petits jardins, c’est The Chaser.

Post signé Julian 

1 comment:

  1. Merci Julian, tu ferais un bon critique cinéma ! Pour ma part, j'ai vu old boy, à sa sortie en salle (il y-a donc déjà 11 ans... à l'époque où tu n'avais pas encore le droit de regarder ces films Julian) et je dois dire que je ne suis définitivement pas fan du genre... Mais avis aux amateurs !!!

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